dimanche 13 février 2011

























photos réalisées pour Harper's bazaar  en 1963


via quinquabelle .... et ici































Melvin Sokolsky est un homme d'images. Ses séries Bubbles et Flying sont des classiques de la photographie de mode. Une femme dans une bulle vogue sur les eaux de la Seine quand une autre survole Montmartre. Toutes deux réalisées à Paris pour Harper's Bazaar, respectivement en 1963 et 1965, ces images sont aussi emblématiques de son oeuvre photographique : une féerie joueuse et vaporeuse. Derrière ces séries de mode « exploits » passées à la postérité, le corpus d'images est étonnant.

Melvin Sokolsky entre en mode à l'age de 20 ans, en 1959 à l'invite d'Henry Wolf alors visionnaire directeur artistique de Bazaar. Wolf vient de quitter Esquire pour Bazaar, et cherche de nouveaux photographes pour moderniser le journal. Sokolsky sera l'un d'eux. Fasciné par le modèle devant son objectif – fascination qu'il représentera à plusieurs reprises dans des mises en abyme empruntant aux Ménines – davantage que par le vêtement, le photographe propose mois après mois des « histoires » dans lesquelles il explore le corps féminin, son port et ses attitudes. Entre les quatre murs du studio, Melvin Sokolsky révèle un appétit créatif insatiable. Il joue avec les échelles et les perspectives, multiplie les modèles, expérimente sans cesse.  Une femme marche au plafond ; deux autres s'entretiennent perchées sur une table et une chaise géantes ; une dernière gravit un escalier sans queue ni tête. Sokolsky connaît l'histoire des images, et surréalisme et peinture métaphysique sont parfois tout proches.
Il y a les idées, toujours renouvelées, et puis il y a aussi la manière, l'image précise, les coloris saturés.

Parallèlement à sa collboration suivie avec Bazaar, le photographe travaille également pour Show, Mc Call, Esquire, Newsweek, New York Times Magazine, puis après une dizaine d'années se dirige vers l'image en mouvement et emménage en 1975 à Los Angeles. Dès lors, il se rapproche du cinéma, entame une carrière de réalisateur (principalement de films publicitaires), qu'il mène parallèlement à son activité de photographe. Au cours des années 2000, il renoue avec Bazaar, puis travaille pour Vogue, Vibe ou encore le New York TImes. Sa verve visuelle demeure intacte ; sa photographie, expérience tant conceptuelle que sensorielle, est toujours lumineuse.

Les années 60 sont considérées à raison comme l'âge d'or de la photographie de mode, comme celui de son émancipation. Sokolsky et sa fulgurance créative sont parmi les meneurs de cette révolution du genre.
« J'agissais par instinct et tout ce que j'avais à offrir de prime abord, c'était l'irrévérence »,  la présente rétrospective consacrée à l'oeuvre de Melvin Sokolsky veut éclairer la place centrale tenue par le photographe dans le renouveau de la création photographique des années 60, et révéler au regardeur des années 2000, sa contemporanéité saisissante.

Melvin Sokolsky vit et travaille à Los Angeles. Il est représenté par la galerie Fahey/Klein, Los Angeles ; Staley+Wise, New York et par l'agence Marek & Associates, New York.






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